Rien de tel qu'un week end passé à la campagne au milieu de champs de tournesols pour se souvenir qu'en matière d'énergie solaire passive, quelques architectes se sont inspirés de cette plante qui tourne pour suivre la course du soleil. Le but: être en permanence dans la position qui permet de bénéficier au maximum des apports solaires.
Ces architectes ont poussé très (trop?) loin l'intérêt qu'ils portaient à cette plante en appliquant aux constructions ce principe de rotation en fonction de la position du soleil.
Deux résultats très différents de l'exploitation de ce concept:
- 1988 - en Bretagne en france, Patrick MARSILLI construit son premier prototype pour sa famille. Devant l'enthousiasme des visiteurs de plus en plus nombreux (même l'acteur jean yanne viendra visiter une maison en 1999!) le prototype devient le concept Domespace ©. Aujourd'hui plusieurs dizaine de maisons de ce type sont construites en france. La majorité est implantée en Bretagne, région ou a débuté l'aventure du concept. Quelque peu oublié depuis, le retour des bienfaits de l'énergie solaire passive sur le devant de la scène pour cause de crise environnementale majeure devrait remettre en selle ce type de projet... D'autant qu'après 20ans d'expérience, il est certainement possible de l'améliorer encore! A suivre donc...
©Domespace
- 1994 - à Fribourg en Allemagne, , l'architecte allemand Rolf Disch construit l'Héliotrope où il vit depuis. Ce projet concentre plusieurs systèmes écologiques: retraitement sur place des déchets organiques (vide-ordures et sanitaires branchés sur une fosse qui fabrique du compost), l'eau de pluie est utilisée pour la machine à laver le linge et comme l'eau de pluie est douce, la consommation de poudre à laver est réduite. Le toit est équipé d'une installation photovoltaïque d'une surface de 55m2 qui produit cinq fois plus d'électricité que n'en consomme la maison. L'excédent est réinjecté dans le réseau du fournisseur d'électricité de la ville. La balustrade du balcon est aussi une petite centrale solaire thermique. L’eau destinée aux sanitaires et au chauffage circule dans les lamelles de cuivre des tubes. Elle est chauffée par le soleil.
L’ensemble tourne selon le principe simple de l'engrenage, mais piloté par les techniques informatiques modernes.
Ce deuxième exemple à l'esthétique très moderne, voir high tech, permet de montrer qu'il est nécessaire de dépasser l’image caricaturale de la maison écologique encore trop systématiquement associée au bois, et au chanvre car il n’y a pas nécessairement incompatibilité entre confort habituel, esthétisme et écologie.
Néanmoins, ce dernier exemple pousse l'expérience de la "maison machine" très loin. Conséquences directes de cette multiplication des dispositifs techniques coûteux:
- le prix élevé de la construction qui excluent les ménages aux petits budgets qui sont pourtant les plus nombreux.
- si les gains énergétiques sont considérables, l'augmentation du coût de la construction allonge d'autant plus le temps d'amortissement de l'investissement.
C'est pourquoi il est nécessaire de réfléchir à des dispositifs architecturaux qui placent le soleil au coeur de la construction mais de façon plus simple et moins coûteuse pour être accessibles au plus grand nombre. Puisqu'il apparaît évident aujourd'hui que seules les attitudes collectives auront des incidences significatives sur les économies d'énergie, il est nécessaire que collectivement on apprenne à "aimer" une architecture moins traditionnelle. Il faut reconsidérer l'architecture d'un point de vue intérieur, se soucier de la qualité de vie produite (rapport immédiat et direct à l'extérieur, surface habitable plus grande, lumière naturelle, jardin d'hiver etc...), évacuer d'emblée l' à priori du dessin d'enfant de la maison avec sa cheminée, ses volets en Z et son toit pointu. Il faudrait presque placer les meubles au sol, se coucher dans son lit et se dire, voilà de là je veux voir ça: les étoiles ou le voisin d'en face ou les 2 à la fois, faire semblant de brosser les dents et se dire qu'en se regardant dans le miroir on veut aussi voir l'image des plantes vertes qui ont envahi le jardin énergétique parce que l'eau de pluie récupérée leur convient bien... laisser se construire son enveloppe extérieure sans à priori de formes, ni de matériaux mais seulement à partir de gestes, d'envies et de besoins quotidiens et puis un jour, ouvrir la porte, sortir, se retourner et regarder de quoi elle a vraiment l'air la maison qui nous ressemble... Nous serions tous surpris mais à l'aise avec notre propre révolution esthétique parce qu'il ne faut pas exclure qu'elle puisse ressembler à ça....
Maison Malin - Architecte John Lautner - Photos Julius Shulman
2007/07/16
LA MAISON TOURNESOL
Posté par emmanuelle le 7/16/2007
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