Je me fais l'écho du texte publié hier sur le blog du magazine rendez-vous par la journaliste Rachèle Bévilacqua. Elle y chronique l'oscar du meilleur court-métrage 2007, s'appuie sur le sujet du film pour dire qu'elle en a marre du camp contre camp qui ferme la porte au dialogue. Elle dresse notamment une liste non exhaustive des sujets qui souffrent particulièrement de l'attitude du retranchement derrière ses convictions. A cette liste de " X versus Y" ou de "A versus B", j'aurais bien ajouté le "1 versus 2" qui pour certains sujets nous concerne plus directement sur ce blog à savoir "décroissance vs développement durable".
Pour faire simple, les tenants du camps de la "décroissance soutenable" veulent organiser le recul de l'économie monétaire et argumentent leur position en reprenant à leur compte les discours de ceux qui critiquaient la société de consommation dans les années 60 et 70 tandis que les tenants du "développement durable" veulent concilier croissance et écologie.
Alors que chacun s'accorde sur la gravité de la situation, sur de l'urgence des actions à mener, qu'il y a là l'opportunité d'un large débat sur le sujet, on assiste encore trop souvent à l'opposition radicale d'un camp contre l'autre, empêchant au final tout dialogue entre les deux parties.
Dans son texte, Rachèle Bévilacqua invite chacun à choisir le rapport qu'il a envie d'entretenir avec l'autre, c'est à dire avec celui qui n'est pas comme vous ou bien ne pense pas comme vous. Elle nous invite à choisir entre "être avec" ou "être contre".
La création de ce blog atteste qu'une partie de nous a fait le choix d"être avec". Nous ne sommes pas toujours d'accord sur la définition du mot "green", son sens, ses orientations, la politique qu'il implique etc etc... parce que nous n'avons pas tous la même vie, la même culture, la même éducation et que précisément, le regard que nous portons sur la question environnementale et le pourquoi, le comment de la crise est directement lié à tous ces paramètres qui fabriquent nos modes de vie. ET alors? Alors on s'engueulent mais on s'écoute. Parce qu'on a tous bien intégré qu'il fallait trouver rapidement les moyens de transformer profondément les modes de production et de consommation. Evidemment, lorsqu'on aborde ces sujets là, on se retrouve très vite face à nos propres paradoxes mais les paradoxes nourrissent la réflexion. La notre est en construction. Et chacun, à sa manière, tente d'en rendre compte dans ce blog.
Et à votre avis, il font quoi au grenelle de l'environnement en ce moment, et bien ils s'engueulent aussi mais au moins, ils se parlent!
Alors comme le week end arrive et que je sens que vous cherchez des trucs à lire sur un banc public ou au fond de votre lit, sous le soleil ou les nuages, face à la mer ou dans le métro, plongez-vous dans deux livres qui vous permettront de nourrir le débat, sachant qu'un livre appartient plutôt à un camp et l'autre plutôt à l'autre:
"le bonheur paradoxal - Essai sur la socièté d'hyperconsommation" Gilles Lipovetsky
"Comment les riches détruisent la planète?" Hervé Kempf
2007/07/20
DECROISSANCE VS DEVELOPPEMENT DURABLE
Posté par emmanuelle le 7/20/2007
dans Politic and Society