Si l'écologie urbaine évoque souvent la co-existence de la nature et de la ville, elle est encore trop rarement associée à l'enjeu social que représente l'amélioration des conditions de vie et de cohabitation des habitants des villes. Une des clés consiste à ne pas considérer la mixité sociale comme accessoire mais de faire de cet objectif de co-existence harmonieuse entre différents mode de vie et classes sociales l'un des principes fondateur de l'écologie urbaine. L'écologie urbaine ne doit pas être pensée comme une belle image de nature qu'on tenterait de greffer sur le béton neuf ou défraîchit. Les usages doivent créer le paysage dans lequel on vit et non l'inverse et c'est en donnant aux habitants les moyens de s'impliquer dans la gestion de la (leur) nature, chez eux ou en bas de chez eux, que l'idée de "nature urbaine" deviendra concrète. On comprend alors que la qualité et la richesse du paysage crée dépend de la liberté accordée aux usagers et de leur rapport au paysage. Là se situe l'intérêt du mélange des cultures et des moyens dont dispose chacun. Le "jardin aux habitants" initié par l'artiste Robert Milin pour le Palais de Tokyo (site de création contemporaine/Paris) est un exemple plutôt démonstratif d'appropriation par les habitants de la nature en ville ou quand le jardinage crée le paysage!
Garantir la co-existence des différences comme gage de qualité de vie... Belle idée mais pas facile dans le monde des hommes...
Olivier Darné, plasticien et apiculteur urbain, a eu l'idée de regarder comment les abeilles s'en sortaient, elles, de la ville cosmopolite, du béton, du mélange des origines et de leur cohabitation. En installant une ruche sur le toit de la Mairie de Saint-Denis (93), il a récolté un miel urbain qui en dit long sur la complexité culturelle de la ville. Baptisé "Miel Béton", il devient le révélateur d'un territoire et des modes de vie des hommes qui habitent ce territoire.
"Les 300 pollens du «Miel Béton» produit à Saint-Denis marquent dans leur diversité, le brassage culturel d’habitants qui agissent, sans en avoir conscience, sur le paysage d’une ville. Les arômes complexes d’un miel issu d’un kaléidoscope culturel complexe, celui de la ville, révèlent ainsi le milieu, la densité et l’intensité de la cité, lieu de concentration de voyages... Une métropole comme ville monde." Olivier Darné
Pour goûter, suivez le bzzzzzzzzzz
2007/08/02
DES ABEILLES ET DES HOMMES
Posté par emmanuelle le 8/02/2007