2007/07/26

PISCINE TRADITIONNELLE OU PISCINE NATURELLE?

Les chiffres ont parlé, l'accès à la piscine individuelle se démocratise et c'est tant mieux (en 2006, 94.000 bassins ont été installés en France, soit une hausse du parc de 8,4% par rapport à l'année précédente). C'est la preuve que certains objets, services, comportements, symbole de luxe, calme et volupté deviennent accessibles au plus grand nombre. L'industrialisation de la fabrication et la standardisation des modèles de piscines y est pour beaucoup. La baisse des prix a fait le reste. Les pavillons à 100000€, chers à Jean-Louis Borloo (alors ministre du logement, passé aujourd'hui ministre d'état du "super ministère" de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables - d'ailleurs, cette mesure de Borloo, anti écolo-environnementalo-développement durabi/lisant au possible fera l'objet d'un prochain post en lien direct avec le couple crise sociale/crise écologique) et à Nicolas Sarkozy et à sa France de propriétaires pourraient bien donner un coup de pouce géant aux vendeurs de piscines. Tant mieux pour eux si la tendance est lourde. Prendre acte. Et puis, tout de suite se poser des questions sur ce qu'elle implique:
- par exemple, comment concilier l'idée que des dizaines de milliers de jardins de pavillons vont désormais se transformer chaque année en personnal aqualand avec la volonté de faire passer en même temps l'idée que l'eau devient un bien précieux parce que de plus en plus rare, ce pourquoi on nous rabâche à longueur de journée qu'il faut couper l'eau quand on se brosse les dents ou pire encore qu'il faut privilégier les douches aux bains!
- autre exemple, la piscine dans sa version "traditionnelle" rime avec produits chimiques puissants pour que l'eau soit non seulement désinfectée mais aussi désinfectante.Et il faut bien de temps en temps vider sa piscine... dans les réseaux d'assainissement public!
- enfin dernier exemple, la piscine traditionnelle se soucie généralement très peu de l'environnement dans lequel elle se pose. La tabula rasa est pratique courante lors de l'installation d'une piscine traditionnelle puisque toute proximité immédiate avec la végétation est susceptible de créer une pollution de l'eau. On a fait mieux en terme de délicatesse environnementale!

C'est en se penchant sur ces difficultés à concilier piscine et écologie que des marques comme Bioteich et Elodée ont réfléchi à un concept de piscine écologique dite "naturelle" en passant notamment de la logique de la désinfection à celle de l'épuration, de la logique du "j'ai peur des plantes" à "je vais faire avec les plantes", de la logique "ma piscine n'est pas seulement un carré bleu posé au milieu de nulle part" mais "ma piscine c'est aussi un truc joli à regarder quand je ne fais pas la conne dedans" etc etc...

Le principe: la piscine naturelle, à la différence de la piscine traditionnelle, est un milieu vivant et non stérile. Elle favorise le développement d'une flore bactérienne chargée de maintenir la population des germes indésirables en dessous des seuils à partir desquels ils sont susceptibles de constituer un risque pour la santé des baigneurs. Aille! Oui vous avez bien lu le mot "germes"! Mais DON'T PANIK!. Relisez bien la phrase et vous verrez qu'elle contient aussi le mot "seuils" donc limite et contrôle de ces germes.
Concernant sa mise en oeuvre, la piscine naturelle se compose de 3 zones distinctes mais en communication les unes avec les autres : la zone de baignade, la zone de régénération, la zone de filtration.


Son mode de fonctionnement permet une faible consommation d'énergie puisqu'elle se chauffe naturellement avec le soleil. Elle peut toutefois être chauffée de manière "forcée" mais s'impliquer dans une démarche de sauvegarde de son environnement c'est aussi savoir adapter ses envies aux saisons et donc accepter que les saisons fixent le calendrier des plongeons. Un dispositif architectural simple permet néanmoins de prolonger la possibilité de baignade en demi-saison (fin de printemps et début d'automne): en plaçant le bassin, non pas au fond du jardin, déconnecté de la maison, mais sous une grande et belle serre, largement ouverte sur la maison, qui permet de maintenir "sous cloche" la piscine, le volume d'air de la serre se chauffe gratuitement avec les apports solaires et contribue ainsi à maintenir une température correcte de l'eau plus longtemps et un climat encore plus propice au développement de la végétation.

Autre contexte, autre philosophie et certainement aussi autre budget. Cette piscine n'est ni traditionnelle, ni naturelle, elle est simplement spectaculaire et c'est un critère suffisant pour servir de conclusion!

architectes Proter:Rihl